RUPTURE DU PIPELINE TOTAL du 24 Février 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES ASSOCIATIONS DE DÉFENSE ET DE PROTECTION
DE L’ENVIRONNEMENT DANS LES YVELINES
22 NOVEMBRE 2019
BiodiverCités78 est une association loi 1901 créée en février 2011 à Fourqueux par un petit groupe de passionnés de nature et de biodiversité. L'objet de l'association est le maintien, la protection et l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie à Fourqueux et ses environs. L'association est reconnue d'intérêt général et abilitée à délivrer des déductions d'impôts à hauteur de 66% du montant des dons.
RUPTURE DU PIPELINE TOTAL du 24 Février 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES ASSOCIATIONS DE DÉFENSE ET DE PROTECTION
DE L’ENVIRONNEMENT DANS LES YVELINES
22 NOVEMBRE 2019
Une vidéo inédite de la LPO révèle la réalité intolérable du piégeage à la glu
La LPO ajoute une pièce à charge dans le dossier qui l’oppose au Ministère normalement en charge de l’écologie, en présentant une vidéo accablante tournée en caméra cachée sur des sites de piégeage à la glu.
https://www.youtube.com/watch?v=5wm7VU2tNiA&feature=youtu.be
Encore récemment, le gouvernement répondait à une question parlementaire en affirmant que « le risque de capture des espèces non-cibles est très limité »[1] dans le piégeage à la glu. La LPO apporte la preuve que les principales victimes de cette pratique sont des passereaux et rapaces (rouges-gorges, fauvettes, mésanges, rouges-queues, faucons…) pourtant protégés par la loi, sur le papier.
Ces preuves visuelles irréfutables confirment que certains oiseaux meurent après avoir agonisé durant des heures sur les baguettes enduites de glu. Elles montrent que ceux qui se font prendre ont les plumes rectrices arrachées. Que les oiseaux non utilisables comme appelants sont aspergés sans précaution avec des produits diluants et jetés comme des déchets. Nombre d’entre eux sont retrouvés morts sous les installations ou à proximité immédiate.
L’État français est le dernier en Europe à autoriser de telles pratiques, ce qui lui vaut de faire l’objet d’une procédure d’infraction par la Commission européenne. Il permet à 6 000 piégeurs d’utiliser ces méthodes cruelles et non sélectives. Chacun dispose de plusieurs sites de piégeage installés sur les principales zones de passage des oiseaux dans 5 départements : Bouches-du-Rhône, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Var, Vaucluse. Ainsi, ce sont des centaines de milliers de baguettes de glu, comme autant de pièges mortels, qui sont dispersées dans la garrigue ou au sommet des arbres.
L’ONCFS, censé contrôler strictement cette activité dérogatoire car normalement interdite, ne connait même pas les emplacements des sites de piégeage, et dispose de moyens dérisoires. Quand bien même il s'y investirait davantage, la LPO démontre images à l’appui que cette activité n’est pas contrôlable, sauf à disposer 6 000 policiers de la nature auprès d’autant de piégeurs.
La LPO exige du gouvernement d’Emmanuel Macron qu’il arrête de couvrir ces exactions contre nature, et y mette un terme dès 2020, comme le réclament plus de 80 % des Français. La France ne peut pas prétendre être exemplaire lors du Congrès mondial de l'UICN à Marseille en juin prochain, alors que le piégeage est autorisé jusque dans le Parc national des Calanques. De même, elle ne peut être leader à la COP15 sur la biodiversité en Chine si elle maintient de semblables pratiques sur son territoire.
Préparez-vous à la Semaine Européenne de Réduction des Déchets !

Ateliers animés par BiodiverCités 78 lors de la journée organisée par la CASGBS à St-Germain-en-Laye
le samedi 16 novembre.
Tout le programme ci-dessous


Dans la série "Catastrophes industrielles", plus près de chez nous, rappelons l'incendie de l'usine de traitement des eaux du SIAAP à Achères en juillet 2019.
Ci-dessous un article du Parisien daté du 10 septembre 2019

Article du Monde daté du 22 octobre 2019
Comme les autres sites Seveso de la régiono, l’usine chimique avait recours à des sous-traitants. En 2010, un quart admettait taire des dysfonctionnements par crainte de sanctions.
Près de quatre semaines après le gigantesque incendie qui a ravagé l’usine chimique Lubrizol, à Rouen, jeudi 26 septembre, on ne sait toujours pas comment un tel feu a pu se déclarer sur un site classé Seveso seuil haut censé être surveillé comme le lait sur le feu en raison de la dangerosité et de la quantité des substances stockées.
Ouverte pour « mise en danger d’autrui », l’enquête préliminaire du parquet de Paris devra identifier ce qui a dysfonctionné en termes de sécurité.
Lubrizol assure se « conformer à toutes les normes applicables » et affirme que ses employés sont « formés aux risques de sécurité ». Et à l’instar des sept autres établissements Seveso implantés près de Rouen, la firme américaine a recours à des sous-traitants. Elle fait ainsi appel à la société normande Netman pour les activités de stockage et d’enfûtage – mise des produits chimiques dans des fûts. Plusieurs centaines de ces fûts étaient également conservées au sein de l’entreprise voisine Normandie Logistique, dont les entrepôts ont aussi partiellement brûlé. « Nous travaillons avec nos sous-traitants afin de nous assurer qu’ils mettent en œuvre des politiques de sécurité équivalentes », indique Lubrizol.
Un rapport que Le Monde a pu consulter révèle pourtant une situation alarmante parmi les sous-traitants qui interviennent sur les sites industriels de la région normande. Cette étude a été commanditée en 2010 par le Club Maintenance Normandie, une structure issue de la chambre régionale du commerce et de l’industrie qui réunit les professionnels de la maintenance industrielle, pour faire le point sur les questions de sécurité. Elle a été menée auprès de « plus de 500 contacts » (entreprises utilisatrices et sous-traitants) et de 1 400 salariés de société de sous-traitance. Le tableau est apocalyptique.
La moitié des entreprises utilisatrices reconnaissent ne pas en faire assez en termes de sécurité et un quart des sociétés sous-traitantes admettent taire des dysfonctionnements par crainte de sanctions.
Les salariés de la sous-traitance ont été soumis à des tests de connaissance. Les résultats font froid dans le dos ; 98 % ne connaissent pas les principes généraux de la prévention ; 92 % ne savent pas ce qu’est le « document unique », qui recense les risques liés à l’activité d’un site et les mesures mises en place pour les prévenir ; 99 % ignorent la liste des travaux dangereux ; 95 % sont incapables de dire ce que contient une « fiche de données de sécurité », pourtant indispensable pour connaître la dangerosité d’une substance chimique (explosive, inflammable, toxique, cancérogène…). Les quelque 5 000 tonnes de produits partis en fumée chez Lubrizol correspondaient à pas moins de 479 fiches.
Et ce n’est pas fini. 75 % des salariés sous-traitants ne savent pas ce qu’est la « zone Atex », comprendre une zone à risque d’explosion. Aucun ne sait à quoi correspond une « consignation chimique » (procédure d’intervention sur des installations chimiques). Quant au personnel travaillant avec un « permis de feu », 92 % n’ont pas même été formés au maniement d’un extincteur.
« Ces résultats sont édifiants. Les propres constats du patronat sont encore plus alarmants que ceux des organisations syndicales et de l’inspection du travail », réagit Gérald Le Corre, inspecteur du travail et responsable des questions de santé et de travail à la CGT de Seine-Maritime, qui, par le passé, s’est rendu dans l’entreprise.
« L’interdiction pure et simple de la sous-traitance dans les industries à risque »
« Ces dernières années, nous avons maintes fois alerté le ministère du travail et la préfecture des risques d’un nouvel AZF sur des sites Seveso de la région. Depuis 2012, nous avons multiplié les courriers sur la base des constats réalisés par les agents de l’inspection de Seine-Maritime démontrant des violations des règles de sécurité par les industriels dans le secteur de la pétrochimie », témoigne le syndicaliste, qui rappelle qu’en février 2018, deux sous-traitants étaient morts après l’explosion de l’usine Saipol (spécialisée dans l’extraction d’huile) de Dieppe. Avec la CGT, il demande aujourd’hui « l’interdiction pure et simple de la sous-traitance dans les industries à risque ».
Lubrizol (représenté par son directeur de l’époque Gérard Renoux) et la direction régionale de l’environnement (représentée par Olivier Lagneaux, chargé des installations classées) avaient assisté, en 2010, à la restitution de l’étude. Neuf ans après, des plans drastiques ont-ils été mis en place pour combler les lacunes des sous-traitants en termes de sécurité ? M. Lagneaux n’a pas souhaité s’étendre sur le sujet : « Trop sensible dans le contexte Lubrizol. » Ni Lubrizol ni son sous-traitant Netman n’ont répondu à nos sollicitations.
« Malgré nos préconisations très claires, ce que nous constatons depuis 2010 au niveau du comité régional d’orientation des conditions de travail, c’est que rien n’a été fait, ni par l’administration ni par les entreprises, pour renforcer la formation des sous-traitants », commente Gérald Le Corre.
Article du Monde daté du 19 octobre 2019
Alerte tardive, manque d’exercice de simulation et de consignes de sécurité : les Rouennais n’étaient pas préparés aux risques liés au site Seveso qui a brûlé le 26 septembre.
Par Stéphane Mandard Publié aujourd’hui à 10h22, mis à jour à 14h22
Depuis le grenier de sa maison, sur les hauteurs de Rouen, Stéphane Martot a une vue imprenable sur la boucle de la Seine, le port autonome de Rouen et Lubrizol. Quand de premières explosions ont retenti vers 5 h 30 du matin, jeudi 26 septembre, elles ne l’ont pas empêché de replonger dans les bras de Morphée. « La veille, on avait manifesté pour les retraites, raconte ce travailleur social de 47 ans. Je me suis dit dans mon demi-sommeil : ils sont quand même gonflés les copains dockers de tirer des pétards en pleine nuit ! Et puis je me suis rendormi. »
Ce n’est que deux heures plus tard, quand les sirènes d’alerte se sont mises à hurler, que Stéphane Martot a compris. Il s’est précipité dans son grenier, a ouvert le Velux et a filmé puis posté sur les réseaux sociaux : l’usine chimique en feu et l’immense panache noir qui se répand au-dessus de la ville. « C’était Mad Max sous mes fenêtres. Alors qu’on nous disait toujours que c’était un délire d’écolo ! », témoigne Stéphane Martot, également secrétaire des Verts à Rouen, conseiller municipal et à la Métropole.
Trois semaines après l’accident, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, considère que « les Rouennais peuvent reprendre une vie normale ». Jeudi 17 octobre, ils étaient encore près de 800, à la Halle aux Toiles, venus partager leurs craintes et leur colère jusque tard dans la soirée, lors d’une réunion publique organisée par un large collectif de syndicats et d’associations. Avec un mot d’ordre : « Pas de retour à la normale sans que la vérité soit faite ! » De nombreuses questions hantent toujours les Normands. Elles s’accumulent, même, au fur et à mesure des révélations. Quelle est la dangerosité des 9 500 tonnes (et non des 5 253 tonnes initialement communiquées) de produits partis en fumée et quelle seront les conséquences sur leur santé à long terme, certaines substances chimiques étant potentiellement cancérogènes ou des perturbateurs endocriniens ?
Comment un feu d’une telle ampleur a-t-il pu se déclarer sur un site Seveso seuil haut, six ans après un premier incident (une fuite de mercaptan s’était fait ressentir jusqu’en région parisienne) et deux ans après une inspection des installations classées estimant le risque d’un incendie à « au maximum une fois tous les 10 000 ans ». Comment Lubrizol a-t-il pu stocker plus de 4 000 tonnes de produits potentiellement dangereux chez son voisin Normandie Logistique, pourtant non classé Seveso, et dont les entrepôts ont également été ravagés par les flammes ? L’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour mise en danger d’autrui devra tenter de lever toutes les zones d’ombre, à commencer par l’origine de l’incendie, toujours indéterminée.
Une interrogation trotte aussi dans la tête des Rouennais depuis le premier jour. Pourquoi les sirènes ont-elles été activées si tardivement, alors que l’incendie s’est déclaré dès 2 h 40 ? Le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a d’abord justifié ce choix par la volonté de ne pas créer de panique inutile, selon le principe qu’un Rouennais dans son lit est un Rouennais confiné. Sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise, il a tout de même fini par reconnaître que le système d’alerte reposait peut-être sur « des outils datés ».
Muriel Bazire, elle, a été prévenue par un SMS. « Une amie de Paris m’a dit qu’il ne fallait pas que je sorte de chez moi et que mon chouchou était mort », raconte cette retraitée qui pleure autant la disparition de Jacques Chirac que la brutale décote de son appartement. Cette Parisienne a acheté en 2013 dans la résidence Rouen Rondeaux, un ensemble de trois immeubles aux jardins bien entretenus mais qui possède désormais un handicap de taille : il est situé à environ 500 mètres à vol d’oiseau de Lubrizol. « Mon appartement est invendable ! ne décolère pas Mme Bazire. Qu’ils s’en aillent ! » Un sentiment partagé aujourd’hui par beaucoup de Rouennais. Surtout que, cette fois, la faute à Eole, c’est la rive droite de la ville et les quartiers cossus de Mont-Saint-Aignan ou Bois-Guillaume, qui ont été touchés par le panache de fumée et les retombées de suie.
A notre demande, Mme Bazire a fouillé dans ses affaires pour retrouver les documents du notaire. Après les traditionnels diagnostics plomb et amiante figurent bien en annexe une page sur les risques naturels et technologiques et un chapitre mentionnant que l’immeuble est situé sur un territoire « susceptible d’être soumis aux effets de plusieurs phénomènes dangereux (surpression, thermique, toxique) engendrés par l’établissement Lubrizol ». Mme Bazire reconnaît n’avoir pas prêté attention à ces quelques lignes. « J’ai signé naïvement, je savais qu’il y avait des sablières à Rouen, mais pas qu’on était entouré de sites Seveso. »
Sa voisine, Martine Meley, a bouché les aérations de ses fenêtres à cause des odeurs d’hydrocarbures. Elle habite la résidence depuis trente-quatre ans. Autant d’années de cohabitation avec Lubrizol. De relents nauséabonds, parfois le dimanche soir au moment d’un « dégazage » sauvage. Mais, cette fois, c’en est trop. « On insulte les Normands, il y a un gros manque d’information sur les risques. En trente-quatre ans, jamais personne n’est venu nous voir pour nous donner la moindre consigne. » Le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) autour du site de Lubrizol, mis à jour par la préfecture en 2014, indique pourtant que « le développement d’une culture du risque est indispensable pour que chacun puisse jouer un rôle effectif dans la prévention des risques », et notamment les « riverains ».
Des plans de secours d’urgence, dit plans particuliers d’intervention (PPI) sont prévus. « Des exercices sont organisés par la préfecture pour tester ces plans », précise le PPRT. Ni Martine Meley, ni Muriel Bazire, ni Stéphane Martot, tous trois cogérants de la résidence Rouen Rondeaux, n’ont été conviés à participer à un quelconque exercice de simulation d’accident. Le PPI – dont Le Monde a pu consulter une version condensée, le document intégral étant classé « confidentiel défense » – stipule bien que « l’alerte initiale des populations » est une « priorité ».
Les trois Rouennais n’ont jamais vu non plus la couleur (bleue) de la « plaquette » listant les « bons réflexes en cas d’alerte industrielle ». « Les pouvoirs publics, les collectivités et les industriels travaillent en commun pour renforcer votre sécurité et votre information, afin que vous puissiez avoir une confiance lucide dans les industries », explique le fascicule édité par la préfecture et l’Union des industries chimiques de Normandie. Il est censé avoir été imprimé en 70 000 exemplaires en 2016 et distribué par voie postale dans les 32 communes – regroupant environ 360 000 habitants – situées dans « les rayons de danger » des sites industriels recensés dans le PPI. Aucun Rouennais n’est venu le lire en mairie « à l’exception d’une étudiante », rapporte-t-on au service « sécurité, incendie et risque majeur », où il est consultable (ni photo ni copie).
Le PPI, même dans sa version expurgée des données considérées comme les plus sensibles face au risque terroriste, contient pourtant des informations fondamentales. A commencer par la liste des entreprises présentant des risques (incendie, explosion, émission de gaz toxiques) qui rappelle que Rouen est « l’une des principales zones de concentration des industries chimiques et pétrolières de France » et que Lubrizol est loin d’être la seule usine dangereuse du secteur. Le PPI en recense 23, dont 7 établissements et 6 ouvrages liés au transport de marchandises dangereuses classés Seveso. Les autres sont considérés comme « générant un risque significatif pour la population ». Curieusement, Normandie Logistique, dont les hangars sont coincés entre deux sites Seveso et qui stockaient plusieurs tonnes de produits Lubrizol, n’en fait pas partie.
Autre interrogation, le « rayon de danger » retenu pour Lubrizol (623 mètres ou 1 340 mètres, selon le niveau du scénario-catastrophe) n’a-t-il pas été sous-estimé ? Le panache de fumée a atteint plus de 20 kilomètres de long, des retombées de suie ont été identifiées jusque dans les Hauts-de-France, et des niveaux de dioxines « inhabituels » ont été mesurés dans la commune de Préaux, à une quinzaine de kilomètres de Rouen, non intégrée dans le PPI. La maire, Anne-Marie Delafosse, a porté plainte contre X pour mise en danger d’autrui et incite les habitants à l’imiter. Elle a également ouvert un cahier de doléances pour ses 1 850 administrés. Ici, un agriculteur rapporte que ses vaches avaient encore « beaucoup d’hydrocarbures sur les poils » quinze jours après l’incendie, là une femme confie que son époux a des problèmes de toux, beaucoup expliquent que leurs salons de jardin sont dégradés. Mme Delafosse, qui n’a pas digéré la mauvaise publicité faite au village après la divulgation des analyses sur les dioxines, n’a pas souhaité s’exprimer. La préfecture n’a pas répondu non plus à nos sollicitations.
D’habitude, elle soigne sa communication. Toujours avec l’UIC Normandie, les services de l’Etat ont également édité une jolie plaquette au titre ronflant – la fameuse « confiance lucide » –, avec photo de fillette tout sourire derrière un bouquet de jonquilles. Le document rappelle la définition d’un établissement Seveso, les dispositifs de sécurité et l’importance de l’industrie dans le tissu économique rouennais : « Les emplois industriels des secteurs de la chimie, de la plasturgie, du raffinage (…) contribuent largement au développement de l’économie régionale [et] permettent de classer la zone d’emploi de Rouen treizième au niveau national. »
En 2018, Rouen a fêté les 10 ans de jumelage avec Cleveland, la ville américaine où a été fondé Lubrizol en 1928. « Lubrizol fait partie du décor. Même si on savait que c’était un site dangereux, on pensait être à l’abri. Moi-même, je me suis laissé endormir par les discours officiels disant que tout était sous contrôle, reconnaît Stéphane Martot, dont un oncle a travaillé pour l’usine spécialisée dans la fabrication de lubrifiants pour moteurs. C’est pour ça qu’aujourd’hui il y a un sentiment de trahison dans la population et que les Rouennais demandent à Lubrizol de partir. » Le patron de la firme américaine, Eric Schnur, a, lui, prévu de revenir en France la semaine prochaine pour rencontrer plusieurs ministres et fixer les procédures d’indemnisation des agriculteurs dont les récoltes ont été suspendues – les mesures de restriction ont été intégralement levées vendredi 18 octobre. En attendant, il répète que « l’activité reprendra quand le nettoyage aura été fait et que la sécurité sera garantie ».
Au pied du pont Flaubert, rive gauche, de l’autre côté de l’avenue qui jouxte la résidence Rouen Rondeaux, une immense palissade vante le grand projet immobilier soutenu par la mairie et la Métropole : l’écoquartier Flaubert. « Un écoquartier calme et vivant », qui « répondra aux hautes exigences environnementales ». « Un écosystème effervescent » de 90 hectares devant accueillir « 6 000 habitants », « 2 500 logements », « une tour en bois ». La promesse, aussi, de « 5 000 créations d’emplois ». La tour en bois et tout le reste risquent de partir en fumée après l’incendie de Lubrizol. Car l’écoquartier souffre d’un défaut que cachaient jusqu’ici les palissades : il est implanté à moins de 500 mètres des sites Seveso. Le tout nouveau président de la Métropole, qui est aussi le maire de Rouen, Yvon Robert, a indiqué qu’« une réflexion collective serait menée sur le devenir de l’écoquartier ». Dans son entourage, on fait savoir qu’il pourrait aussi être lié à celui du site Lubrizol.