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Dérogation à l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes

Lettre du Président n°137 du 16/09/2020

Vous l’avez sans doute entendu, le Gouvernement a annoncé cet été une nouvelle révoltante : la ré-autorisation pour la culture des betteraves des pesticides néonicotinoïdes, dont l’usage a pourtant été interdit dans la loi sur la Biodiversité de 2016 du fait de sa dangerosité, notamment pour les pollinisateurs! Ce recul est inacceptable. Au moment même où le glyphosate devrait être banni des champs (E. Macron avait promis en 2017 que cette substance ne serait plus utilisée d’ici trois ans), le Gouvernement, loin de tenir ses promesses, revient sur les rares avancées.
Pour que cette annonce devienne réalité, encore faut-il qu’une loi soit votée. Le Gouvernement s’est donc empressé de la mettre à l’agenda de l’Assemblée Nationale. Et le texte présenté est pire que prévu : l’autorisation d’utiliser les néonicotinoïdes ne concerne pas que les betteraves, le texte ouvre la voie à des dérogations pour toutes les cultures !
L’examen de ce texte commencera le 22 septembre en commission puis le 5 octobre en séance publique. Mais pour la première fois du mandat, un texte du Gouvernement pourrait ne pas être voté. En effet, suite à plusieurs défections, La République en Marche n’a plus la majorité à l’Assemblée Nationale, il lui faut les voix d’autres partis, centristes notamment. Et les députés pourraient hésiter à voter ce texte si difficile à justifier auprès d’électeurs de plus en plus sensibilisés sur la question des pesticides.
Chaque voix comptera, et donc si vous faites pression sur votre député pour qu’il vote contre ce texte, cela pourrait changer la donne ! Vous pouvez consulter l'argumentaire ici.
Vous pouvez également aller plus loin, en demandant par exemple à vos députés de ne pas voter cette loi sur Twitter, en faisant des clean tags (graffiti propre1) « je veux des sols vivants / une eau propre / des abeilles / ... » devant les permanences de vos députés en circonscription, en organisant des rassemblements ou des évènements devant ces permanences (pensez à les déclarer en préfecture le cas échéant et à respecter les précautions sanitaires)… Soyez sûrs que les défenseurs des pesticides, conscients de la fragilité du rapport de force, mettront toute la pression possible sur les parlementaires. A nous de faire en sorte de leur faire savoir que leurs électeurs ne veulent pas voir ce poison réapparaitre dans les champs près de chez eux et dans leurs assiettes.
C’est le nombre de messages qui pourra convaincre les députés !