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France Nature Environnement fait part de son incrédulité face à la méthode employée pour travailler à la nécessaire transition énergétique en France. Alors que le tout nouveau Conseil National de la Refondation (CNR), qui devait permettre de réinventer les méthodes de concertation entre les décideurs politiques et la société civile, met en place un groupe de travail Climat et Biodiversité, alors qu’un grand débat sur le transition énergétique doit avoir lieu dans le cadre de la future loi de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) qui doit être adoptée en juillet prochain, alors que l’actuelle PPE prévoit un retour d’expérience du lancement de l’EPR de Flamanville avant le lancement de tout nouveau projet de centrale nucléaire, alors que l’urgence c’est d’abord et avant tout la sobriété, le Conseil National de la Transition Energétique (CNTE) vient d’être saisi pour statuer quasiment sans délai sur un projet de loi tombé du ciel visant à acter et à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Bref, le gouvernement propose de lancer d’abord la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et de s’interroger ensuite sur la stratégie qui doit nous mener à la neutralité carbone en 2050. Le monde à l’envers.
A travers notamment les 6 scénarios de transition énergétique proposés récemment par RTE (3 avec du nouveau nucléaire, 3 sans nouveau nucléaire), ou encore les 4 scénarios proposés par l’ADEME dans son étude passionnante et très détaillée « Transitions 2050 », on dispose d’une base de discussion et de débats pour construire notre avenir commun et surtout on voit que l’on a le choix dans la forme et le type de transition, donc de société vers laquelle on souhaite se diriger. Utilisons ces outils et menons ce débat le plus largement possible au sein de la société pour construire le consensus le plus large possible qui permettra le déploiement le plus rapide des solutions retenues, et nous permettra de tenir les délais serrés pour répondre à l’urgence climatique.
Les passages en force générant des résistances, la méthode aujourd’hui employée par le gouvernement sera source de retards et de blocages.
Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : « Ce double discours, avec d’un côté la mise en place d’instances de discussion et de co-construction des politiques publiques comme le CNR auquel nous avons accepté de participer, et de l'autre ces passages en force avec des projets de loi mal ficelés, est inacceptable. La transition énergétique est un sujet absolument fondamental qui va structurer notre avenir pour les décennies à venir. Il doit être traité avec tout le sérieux qu’il mérite, si l’on veut être en capacité de relever l’immense défi qui se dresse devant nous. Collectivement, étudions les différents scénarios possibles. Collectivement, décidons de notre avenir énergétique. Et ensuite, accélérons sa mise en œuvre ».
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